Dans la pensée chinoise, le cycle des saisons repose sur la théorie des cinq éléments ou cinq mouvements.
Chacun est représenté par un « élément » (Bois, Feu, Terre, Métal et Eau) qui est associé à une saison et à un couple organe/entrailles et de ce fait à une fonction énergétique et un mouvement énergétique.


Cet idéogramme représente les flammes d’un feu.
L’élément Feu « Huo » en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) est associé à l’énergie d’expansion, c’est le Yang à son apogée.

Cet élément est associé à l’été, la chaleur, l’action et la diversification de nos activités, l’abondance, la diversité des couleurs et des odeurs, la vitalité, l’envie de communiquer et de s’exprimer.
La chaleur, caractéristique du Feu et influence climatique de l’été, permet l’ouverture et la mobilité. La chaleur active la circulation du sang et nous devenons plus vifs et spontanés. Le soleil est vie, chaleur et lumière. Le ciel, la végétation, les êtres humains eux-mêmes, dans son rayonnement, prennent soudain de l’intensité et de l’éclat.


En été, le Yang atteint son point culminant (apogée), aussitôt après cette apogée, le Yin commence à croître alors que le Yang décline de manière lente et progressive.


Comparativement aux autres éléments, le feu se divise en deux composantes : soit le feu souverain et le feu complémentaire, et chacune de ces composantes comporte deux paires de méridiens associés, soit le Cœur et l’Intestin Grêle (feu souverain) et Maître-Coeur et Triple Foyer (feu complémentaire).
L’énergie circule à son maximum dans le méridien du Cœur entre 11h et 13h; de 13h à 15h dans le méridien de l’Intestin Grêle; de 19h à 21h dans le Maître Cœur; de 21h à 23h dans le Triple Réchauffeur.


Ce dernier couple Maître-Cœur / triple réchauffeur ne correspond pas à une réalité anatomique, mais plus à une fonction énergétique dans le corps.
Le Maître-Cœur a en charge l’équilibre de la sexualité, de la reproduction et du système hormonal. Il est le ministre du Cœur. Sa fonction est de le protéger, mais également de transmettre ses ordres au reste du corps.
L’action du Triple Réchauffeur s’étend aux grandes fonctions de transformation des nutriments en substances et de réchauffement de l’organisme. Le Triple Réchauffeur intervient dans la répartition de l’énergie et des liquides organiques.


Le Cœur est nommé « l’Empereur » dans les textes chinois du fait de son importance dans le fonctionnement général de l’être humain. Il effectue un rôle de centralisateur d’autres fonctions des organes du corps tant au niveau physique que psychique. « Maître du sang », il gouverne l’appareil circulatoire, les veines et les artères, la circulation du sang, assisté par son « ambassadeur » (Intestin Grêle) qui le protège. Le Cœur assume deux grandes fonctions : celle d’abriter le « Shen » et celle de gouverner le sang.
« Le Cœur est la résidence du Shen », nous dit la tradition chinoise. Le « Shen » peut se traduire par différentes notions comme celle d’esprit ou de conscience, même si aucun terme ne semble convenir parfaitement. Le Cœur abrite donc notre « esprit », la partie la plus subtile de notre énergie.
Dans l’esprit chinois, l’intelligence est une émanation du Shen qui se loge dans le Cœur et non dans le cerveau, ce dernier ne fait que « réfléchir ». Shen est aussi le centre qui reçoit toutes les informations fournies par les énergies psychiques des différents organes et les émotions dont elles émanent. La tranquillité de ce « shen » dépend de la qualité de cet accueil. Un esprit apaisé, tranquille, serein, une intelligence ainsi qu’une pensée claire et puissante proviennent de la qualité de cet accueil.
Dans le cas contraire, le Shen ne s’y sent pas bien et va donc avoir tendance à s’échapper de cette demeure mal accueillante et à se disperser. Cela provoque alors des états d’anxiété, d’agitation et de confusion mentales, de palpitations ou encore de dépression. La nuit, cela peut se traduire par un sommeil léger et des insomnies, le Shen, ne trouvant là aussi pas un accueil suffisant au niveau du Cœur. Dans la tradition chinoise, la plupart des désordres psychiques prennent d’ailleurs leur source dans ce contexte d’un Shen mal accueilli au niveau du Cœur.

Idéogramme du Shen, la partie la plus subtile de notre corps
Une des manières qu’a ce dernier de réagir est de faire monter rapidement beaucoup d’énergie au niveau du Cœur qui s’agite et peut provoquer un blocage du Qi à cet endroit. Une maison agitée n’est généralement pas très accueillante pour les humains. Elle l’est encore moins pour le Shen qui est perturbé par cette agitation soudaine. C’est notamment ce qui se passe en cas d’une émotion vive où nous sentons notre esprit et notre capacité à réfléchir se figer. Notre potentialité à être à l’aise avec nos émotions est ainsi une des clés d’un esprit sein et paisible, chose que nous savons déjà toutes et tous plus ou moins.
Cet accueil dépend en second lieu, et d’une manière souvent moins soudaine, de la qualité et de la quantité du sang présent dans le Cœur. Tous les organes qui favorisent ou défavorisent la production et la circulation du sang interviennent secondairement dans la quiétude du Shen. En d’autres mots, toutes les atteintes du sang affectent le Cœur et finalement le Shen.
Représentation du Cœur extraite du Zhan Jiu Da Cheng de Yang Ji Zhou

La seconde grande fonction du Cœur prend plusieurs formes : celle de la production du sang ainsi que celle de sa circulation. Selon la tradition chinoise, le Sang provient du travail de la Rate qui transforme les aliments ingérés pour en extraire le Qi et qu’elle envoie notamment au Cœur par la suite. C’est là que ce Qi des aliments se transforme en sang. Un Cœur en bonne santé concourra donc à produire un sang de bonne qualité et en quantité suffisante. Un sang en quantité insuffisante aura plus de mal à atteindre et à nourrir l’ensemble des régions du corps, particulièrement les extrémités.
Cela implique par ailleurs, la constitution générale de l’individu : un sang faible ou de mauvaise qualité (appelée un Vide de Sang en Médecine Chinoise) produira un individu avec une santé fragile. À l’inverse, un Sang de bonne qualité et en quantité suffisante donnera une bonne constitution physique et une bonne résistance à l’effort. Enfin, le Cœur intervient également sur la circulation du sang et la qualité des vaisseaux sanguins. L’énergie du Cœur reflète l’état des vaisseaux sanguins : si l’énergie du Cœur possède une bonne énergie, les vaisseaux seront aussi en bon état, le pouls sera plein et régulier. Et inversement.

Représentation de l’Intestin Grêle, extraite du Zhan Jiu Da Cheng de Yang Ji Zhou.
L’Intestin grêle, « entrailles » Yang « Feu » couplé au cœur, a pour fonction de « séparer le pur de l’impur ». La fonction première de l’Intestin Grêle est de recevoir les aliments et les boissons provenant de l’Estomac. Selon la tradition chinoise, il sépare les éléments utilisables (le Pur) qu’il transmet à la Rate pour qu’elle les « envoie » à toutes les parties du corps, des éléments non utilisables (les déchets ou Impurs) qu’elle envoie vers le Gros Intestin et la Vessie pour leur évacuation sous forme de selles et d’urine. L’Intestin Grêle a donc une fonction de tri. Cette fonction comporte une importante dimension psychologique qu’il est important de mentionner.
En effet, d’un point de vue psychologique, on dit que l’Intestin Grêle permet de percevoir les différentes options d’une situation et aide à prendre les décisions. En triant le Pur de l’Impur dans telle ou telle situation, il permet la clarté de l’esprit permettant de prendre les bonnes décisions. En cas de difficultés à prendre les bonnes décisions ou à y voir clair, on peut alors regarder de plus près le bon fonctionnement de cet organe tant au niveau physiologique qu’énergétique.
Sa relation avec le Cœur est à mettre en relation avec cette dimension psychologique. L’Intestin Grêle possède un rôle de protecteur du Cœur, il le protège des influences extérieures en faisant le tri entre ce qui lui est bon et ce qui ne l’est pas. Autrement dit, un Intestin Grêle en bonne santé va savoir décider ce qui est bon à intégrer dans le noyau émotionnel qu’est le Cœur de ce qui ne l’est pas. En cas d’un choc émotionnel très fort, il n’est pas rare que l’Intestin Grêle se bloque en protection afin d’éviter que ce choc intervienne et n’affecte trop fortement le Cœur de manière négative.
La pensée et la médecine chinoise ont recours aux analogies animales pour décrire les phénomènes et les règles de vie sur terre. Elle associe ainsi le feu à l’animal mythique de l’oiseau vermillon, Zhuque (chinois : 南方朱雀 ; pinyin : nánfāng zhūquè).

L’oiseau vermillon du Sud est l’un des quatre animaux totems des orients et du zodiaque chinois. Il est associé au Sud, à l’été et au feu. Il ne doit pas être confondu avec le fenghuang, le phénix chinois. En effet, le fenghuang règne sur tous les oiseaux du monde terrestre tandis que l’oiseau vermillon est un esprit qui demeure dans le ciel.
Protecteur du sud, l’oiseau vermillon, souvent assimilé au phénix, est lié à l’été et au feu. Il est le symbole de l’impératrice. Signe de chance, son apparition annonce une période de prospérité.


Les oiseaux du Fenghuang, ou plus communément traduit du mandarin par phœnix, sont des créatures mythologiques chinoises dont on dit qu’elles règnent sur tous les autres oiseaux. Historiquement, il existait un type mâle et un type femelle. Le mâle est nommé le « Feng » et la femelle le « Huang », ce qui vous l’aurait compris forme donc le « Fenghuang ». Cette harmonie des deux types représentait l’équilibre du Yin et du Yang.
En langue chinoise et dans l’écriture chinoise, le phœnix se dit donc Fenghuang et s’écrit 凤凰.
Depuis quelques années maintenant, l’oiseau mythologique est considéré uniquement de type féminin. L’oiseau Fenghuang se présente souvent en tandem avec le Dragon chinois, qui lui est considéré du type mâle. Cela explique pourquoi nous pouvons voir autant de représentations de ces deux entités ensemble.
Dans la Chine ancienne, les Chinois considéraient que le dragon et le phénix symbolisaient les relations heureuses entre mari et femme (métaphore commune du yin et du yang).
L’oiseau est surtout connu sous le nom de phœnix chinois (ou même simplement phénix). Il n’a rien à voir avec le phœnix occidental que nous connaissons, ni par l’aspect, ni par les aptitudes de régénération, ni par ses habitudes d’auto-immolation.


Concernant son apparence, l’oiseau de Fenghuang a beaucoup changé au fil des années. Traditionnellement, la représentation de l’oiseau est un mélange de bec de coq, de visage d’hirondelle, de cou de serpent, de poitrine d’oie, de dos de tortue, de pattes arrière de cerf et de queue de poisson.
Maintenant, le phœnix est souvent décrit comme un mélange d’autres oiseaux tels que la tête d’un Faisan doré, le corps d’un Canard mandarin, la queue d’un Paon, les pattes d’une Grue, le bec d’un Perroquet et les ailes d’une Hirondelle.
Dans la culture traditionnelle chinoise, les parties du corps de l’oiseau représentent différents aspects de l’espace, plus précisément les six corps célestes. La tête de l’oiseau, par exemple, représente le ciel, sa queue représente les planètes, les yeux représentent le soleil, son dos symbolise la lune, ses ailes représentent le vent tandis que ses pieds représentent la terre.
Qi Gong du feu issu de la pratique du Dao Yin Yang Sheng Gong
Le Dao Yin Yang Sheng Gong est une méthode complète de Qi Gong créée par Maître ZHANG GUANG DE, de l’université d’éducation physique de Pékin.
La méthode repose sur les mouvements traditionnels du DAO YIN (conduire l’énergie par le mouvement), selon les règles de la tradition millénaire chinoise.
Le but du Daoyin Yangsheng Gong, selon le professeur Zhang, est de fortifier la santé et de prolonger la vie (yangsheng).
Son caractère particulier réside dans l’effort personnel que lui consacre celui qui le pratique, en combinant énergie vitale (qi), intention (yi) et mouvement (xing), dans un entraînement régulier à la fois physique et psychique.
Il s’agit d’une succession d’enchaînements de mouvements lents et continus.
Sa pratique, qui se veut régulière, s’appuie sur la souplesse du mouvement associée à une respiration abdominale, lente, profonde, ténue et ininterrompue, guidée par l’intention (yi).
Ses caractéristiques sont la combinaison du mouvement, de la respiration et de la concentration sur des points d’acupuncture ou des méridiens ainsi que sur des mouvements de torsion en spirale afin de stimuler les points situés aux poignets et aux chevilles.
Le corps reste souple et détendu pendant tout l’exercice : les tensions sont progressives et ne durent qu’un bref instant, la détente du corps se différencie d’un « lâcher ».
Les mouvements s’enchaînent harmonieusement sans à-coup ni arrêt.
Dans certaines séries, on effectue des pressions avec les doigts et on masse les points d’acupuncture et les méridiens.
À voir également :
Qigong de la Terre (à venir)
Qigong du Métal (à venir)
Qigong de l’Eau (à venir)
